La prescription d’un antifongique pendant la grossesse doit faire l’objet d’une prudence particulière au vue des risques de toxicité fœtale et de malformations congénitales.

Le choix du médicament et de sa voie d’administration, locale ou générale, sont des facteurs importants pour la sécurité de la grossesse et la réussite du traitement.  

Traitements par voie locale :

Nitrate d'éconazole 150 mg, ovule à libération prolongée : les études chez l'animal n'ont pas mis en évidence d'effet tératogène aux doses usuelles. Les fœtotoxicités ont été observées à fortes doses. En clinique, aucune  malformation ou fœtotoxicité ne sont apparues à ce jour. Toutefois, le suivi de grossesses exposées à l'éconazole est insuffisant pour exclure ce risque. L'utilisation de ce médicament ne doit pas être envisagée au cours du 1er trimestre de la grossesse sauf en cas de réelle nécessité. Il peut être utilisé aux 2ème et 3ème trimestres de la grossesse si le bénéfice pour la mère est supérieur au risque pour le fœtus (1).

 

Nitrate de miconazole 400 mg, capsule molle vaginale : de multiples études chez l'animal n'ont pas montré d'effet tératogène. En clinique, l'analyse d'un nombre élevé de grossesses exposées n'a pas révélé de malformations ou de fœtotoxicités causé par ce médicament. Toutefois, des études épidémiologiques permettraient de vérifier l'absence de risque. Ce médicament peut être prescrit pendant la grossesse en cas de réelle nécessité (2).

Traitements par voie générale :

Métronidazole comprimé pelliculé 500 mg : le RCP du médicament mentionne que les études chez l'animal n'ont pas mis en évidence d'effet tératogène, et qu’aucune malformation n’a été observée chez les nouveaux nés des mères prenant ce médicament. Des  études épidémiologiques sont nécessaires pour permettre de vérifier l'absence de risque. En conséquence, le métronidazole peut être prescrit pendant la grossesse si besoin (3).

Fluconazole gélule de 50 mg : des données sur quelques centaines de femmes enceintes traitées par des doses standards (<200 mg/jour) de fluconazole, administrées en une seule prise ou en prises répétées pendant le premier trimestre, n’ont pas montré d’effets indésirables sur le fœtus.

De multiples anomalies congénitales ont été rapportées, incluant bradycéphalie, dysplasie auriculaire, fontanelles antérieures géantes, fémurs arqués et synostoses radio-humérales chez les enfants dont les mères ont été traitées pendant une durée égale ou supérieure à trois mois avec de fortes doses (400-800 mg par jour) de fluconazole.

Le lien de causalité entre la prise du fluconazole et l’apparition de ces effets indésirables est douteux.

Le traitement court par des doses standards de fluconazole ne doit être utilisé pendant la grossesse qu’en cas de nécessité absolue (4).

Conclusion :

Le traitement des candidoses génitales au cours de la grossesse est en règle générale local. L’application de topiques imidazolés locaux constitue le traitement de première intention. On peut avoir recours à des antifongiques par voie générale en cas de candidoses très étendues sur la région périnéale ou d’intolérance cutanée au traitement local, tout en respectant les doses standards et la courte durée du traitement.

Référence :

  1. ANSM « RCP- Nitrate d'éconazole ovules 150 mg» mis à jour le : 24/08/2012. Pages: 1-5.
  2. ANSM « RCP- Nitrate de miconazole capsule 400 mg» mis à jour le : 24/08/2012. Pages: 1-5.
  3. ANSM « RCP-Métronidazole Comprimé pelliculé 500 mg» mis à jour le : 09/04/2014. Pages: 1-8.
  4. ANSM « RCP-, Fluconazole gélule de 50 mg » mis à jour le : 15/04/2015. Pages: 1-15.

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